10 mars 2002                                                                                  02 AG 02

 

Appel du Congrès d’AISF pour le droit d’asile en France

 

Réunis à Besançon en Congrès du 8 au 10 mars 2002, les militants d’Amnesy International Sestion Française lancent un appel aux pouvoirs publics, ainsi qu’aux élus et responsables politiques, au niveau national et local, et à l’opinion publique pour que les demandeurs d’asile soient accueillis dignement sur notre territoire, dans le respect du droit international et en particulier la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés.

Comme 140 autres Etats réunis à Genève en décembre 2001, la France a réaffirmé solennellement son engagement à remplir ses obligations au titre de la Convention de Genève de 1951. Elle l’a également fait lors des deux sommets de chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne à  Tampere en 1999 et à Laeken en 2001.

Ces engagements solennels doivent se concrétiser dans la pratique. Avec les autres associations concernées par l’aide aux demandeurs d’asile, AISF s’est adressée aux pouvoirs publics depuis de nombreux mois pour attirer leur attention sur les conditions de vie de plus en plus précaires de ces personnes en France : jusqu’à neuf mois d’attente pour le simple enregistrement de leur demande, limitation de la durée de l’allocation à un an alors que l’examen d’une demande est en général beaucoup plus long, foyers inaccessibles pour la plupart de ceux qui désireraient y être hébergés. En outre, malgré des moyens supplémentaires accordés ces deux dernières années pour l’examen des demandes, la moitié seulement des personnes est entendue en première instance. Ces conditions ne permettent pas un examen serein de ces demandes de protection. Le nombre de personnes venant chercher protection en France a certes augmenté ces dernières années mais il reste bien faible par rapport aux pays les plus pauvres qui accueillent le plus grand nombre des réfugiés.

Les tentatives d’ouverture de centres d’hébergement de demandeurs d’asile se heurtent fréquemment à l’opposition d’élus locaux et d’une partie de la population. Le gouvernement a commandé cinq audits différents sur les procédures d’asile et des modifications en profondeur des procédures seront nécessaires. Mais, face à la gravité de la situation actuelle, des mesures d’urgence doivent également être décidées.

Chacun de nous doit se sentir concerné par le sort des personnes qui ont dû fuir leur pays en quête de protection. Le droit  d’asile est le seul droit qui reste à un être humain lorsque tous les autres lui ont été refusés dans son pays.

 

 

Les préoccupations d’AISF sont précisées dans le document France : l’asile en question SF03R07, mars 2002.